En 1879, trois hommes d’affaires montréalais, Walter R. Elmenhorst, Alfred Baumgarten et Theodore Labatt, incorporent la deuxième raffinerie de sucre montréalaise, la Saint-Lawrence Sugar Refining Compagny Limited. Celle-ci s’implante à Griffintown, mais brûle partiellement en 1884 puis totalement en 1887. La nouvelle Cité de Maisonneuve offre à cette époque des exemptions de taxes de vingt ans aux industries qui s’installent sur son territoire, idéalement desservi par le fleuve et le chemin de fer.
Ces conditions favorables poussent les dirigeants de la raffinerie à choisir Maisonneuve pour la reconstruction de leur complexe industriel, lequel serait possiblement le premier à s’être installé sur le territoire. L’ancienne tonnellerie est donc un témoin privilégié de l’essor industriel de la nouvelle Cité de Maisonneuve.
À cette époque, les rues d’Orléans, Sainte-Catherine, Jeanne D’Arc et Notre-Dame sont déjà existantes et sur l’îlot qu’elles forment, on trouve deux constructions en bois. Le quadrilatère acquiert au fil de son développement, une vocation mixte : industrielle à l’est (tonnellerie), hôtelière puis résidentielle à l’ouest et commerciale au nord (concessionnaires automobiles).
À l’époque de son implantation, la Saint-Lawrence Sugar marque en quelque sorte la porte d’entrée de Maisonneuve, en encadrant la perspective de la rue Notre-Dame, la plus importante artère du développement de la ville. Ce secteur sera d’ailleurs le plus achevé de la Cité de Maisonneuve durant sa brève histoire, offrant à la raffinerie une situation privilégiée.